Camille, diplômée de la formation Assistant Réalisateur nous raconte son parcours

Diplômée du CLCF après avoir suivi la formation assistant réalisateur, Camille était à la Mostra de Venise pour accompagner le film sur lequel elle a travaillé. Elle revient avec nous sur son expérience d’assistante réalisatrice sur ce long métrage, ses études de cinéma au CLCF, et la fierté d’aller dans un des plus grands festivals de cinéma.  

  

Comment es-tu arrivée au CLCF

Je viens de Luchon et je souhaitais d’abord faire SciencesPo.  Après deux ans de licence d’histoire, je me suis rendue compte que ce que je souhaitais faire, c'était du cinéma ! J’ai candidaté au CLCF et je suis entrée directement en deuxième année

Camille, diplômée du CLCF

Comment s’est passée ta formation au CLCF ?

Ma formation s’est super bien passée. je trouve que c’est une super école et que la formation assistant réalisateur forme à un vrai métier. On tourne des films toute l’année et ce qu'on apprend nous sont utiles tous les jours sur un plateau. Il y a par exemple beaucoup de choses de Romain Baudin (intervenant au CLCF) que j’utilise : les modèles de document, des conseils comme ne jamais oublier de vérifier s’il y a des travaux autour du lieu de tournage, ce qui a été le cas sur notre film. Une zone à proximité était utilisée pour faire des lâchers de planeur. J’ai pu aller négocier avec eux et m’assurer qu’ils éviteraient la zone où on tournait pendant deux semaines. 

Qu'as-tu fait une fois ton diplôme obtenu ?

En sortant de l’école j’ai eu un stage à la déco sur la saison 2 des bracelets rouges et au bout de deux semaines ils m’ont engagé en tant que 3ème assistante déco.

J’ai ensuite fait un film en tant que 1ère assistante sur un long métrage à petit budget, mais le début du COVID a mis un frein à mon départ. Je faisais quelques renforts, notamment sur Paris Police 1900 qui était un très gros tournage. 

Au deuxième confinement, j’ai décidé de rentrer chez moi dans les Pyrénées, et j’ai appris par la mairie du village où j’habitais qu’un film se tournait à Luchon. J’ai postulé auprès du producteur exécutif français et j’ai obtenu un rendez-vous avec la réalisatrice et le producteur qui sont tous les deux américains. Après un rendez-vous zoom, j’ai obtenu le poste d’assistante réalisatrice. 

Peux-tu nous parler du tournage du film ?

Il faut tout d'abord savoir que le projet fait partie du programme du collège biennale de la mostra de Venise. Ce programme sélectionne des duos réalisateur/producteur sur base de scénario, les aides à développer leur projet et leur attribue une bourse. Les films soutenus sont ensuite diffusé à la biennale del cinéma dans la catégorie collège biennale. Le producteur et la réalisatrice faisaient partie de ceux qui ont eu la bourse en 2019, mais dont le montage du projet a été reporté suite à la pandémie.

En mars 2021, alors que l’équipe américaine devait venir en France pour tourner, les frontières se sont fermées et seuls le chef op et la réalisatrice ont pu venir pour commencer le repérage. Après délibération, on décide de tourner en juin. Nous avons débuté le 8 et avions 20 jours de tournage pour 100 séquences, autant dire que c’était sportif !

Nous avons terminé le 30 juin et devions envoyer une première version du montage le 15 juillet à Venise. 

Comment s'est déroulé le montage du film ?

Mon chef monteur et son assistant vivaient chez moi et tous les soirs je leur amenais les cartes et ils montaient en parallèle du tournage. On envoyait nos notes afin d’aller le plus vite possible. On a travaillé jusqu’au 15 juillet où nous avons envoyé un premier montage de 2h20. J’ai rendu des notes et la réalisatrice me partageait les différentes versions pour que je lui donne mes retours. Nous avons ensuite réduit le film à 1h47. Le montage est la vraie seconde réécriture du film. Je me suis également occupé des sous-titres. 

Qu'as-tu apprécié de cette expérience ?

J’ai beaucoup aimé le côté production. J'ai été productrice associée sur ce film parce que nous avions besoin d’un renfort de ce côté-là. Cette double casquette a été passionnante mais pas de tout repos. Le côté production consistait notamment à s’occuper de la cantine, les logements ainsi que la presse. 

J’ai aussi apprécié que les producteurs américains veillent à ce que les équipes mangent matin, midi et soir ensemble, ce qui permet de créer une forte cohésion. Durant le tournage tout le monde parlait anglais, donc je conseille à tout le monde de ne pas négliger l’apprentissage de cette langue.

Et la Mostra de Venise ?

C’était super. Par contre, je pensais que je partais en vacances, mais pas du tout ! En dix jours je n’ai même pas eu le temps de faire un musée. En tant que productrice, j’ai dû m’occuper des problèmes d’accréditation des acteurs et des membres de l’équipe, travailler sur les conférences de presse pour la réalisatrice. 

Ce qui a été gratifiant, c’est que le film a été super bien reçu, d’abord par la critique, et le public puisque nous avons eu une standing ovation de dix minutes le soir de la première.

Quels sont tes projets pour la suite ?

Là je travaille avec la réalisatrice pour faire vivre le film en festival et trouver des distributeurs. On réfléchit aussi à l’idée que j’aille travailler avec elle aux Etats-Unis et on est déjà en train d’avancer sur ses prochains projets de long-métrages.  

Cette expérience m'a poussé à aller vers le métier de productrice, mais à l’américaine, c’est-à-dire accompagner un projet du début à la fin et être sur le plateau.

Un conseil ?

Le conseil c’est de ne pas lacher. Quand vous êtes en stage, partout, à tout moment la bonne opportunité peut surgir. Si on voit que vous êtes attentif, impliqué, que vous avez un bon comportement, on pensera à vous pour les prochaines fois. 

Propos recueillis en octobre 2021