Un film, une critique : In einer Stadt

Un film cosmopolite pour Maïlys Gélin, étudiante au CLCF, auquel notre critique professionnel adhère : Fort de l’indéniable maîtrise et originalité de ce premier essai, on attend donc la suite et les prochains projets de la réalisatrice.

Joachim Lepastier, critique cinéma pour le magazine Les cahiers du cinéma livre son retour sur Lirismo Artificial, réalisé par Tomas Pinzon.
Résumé : Le destin de différentes personnes, de différentes nationalités au cœur d’une même ville.
« In einer stadt » de Maïlys Gelin from CLCF Ecole Cinéma Paris on Vimeo.
Critique : Réussir un film choral, autour du thème du cosmopolitisme, entre les quatre murs du studio du CLCF était un sacré défi que ce film remporte haut la main. Car son intelligence est plutôt de proposer une très séduisante « maquette » d’un film plus ample et plus vaste, en fonctionnant sur l’allusion et la métonymie visuelle : courtes scènes – tableaux finement composées, dialogue-patchwork où l’on passe d’une langue à l’autre. Les séquences s’enchaînent de manière assez libre, ludique et apparemment décousue jusqu’à ce que l’on comprenne, à la faveur de quelques plans larges leur relation de proximité. D’un point de vue scénographique, le film révèle une grande intelligence du décor et plus largement de l’espace du studio. Et la seconde partie, ouvertement chorégraphique vient affiner, mais sur un autre mode narratif, les relations établies dans la mise en place du film. C’est donc une œuvre véritablement hybride, qui emprunte aussi bien aux codes du théâtre et de la danse pour nourrir sa propre écriture cinématographique. Si le film cherche davantage à proposer une expérience scénographique qu’à simplement « raconter une histoire »,  il témoigne cependant d’une sensibilité très affirmée sur l’absurde et la violence de la ville contemporaine (et donc du monde contemporain). Fort de l’indéniable maîtrise et originalité de ce premier essai, on attend donc la suite et les prochains projets de la réalisatrice.